Après le calcaire et l’eau salée de Sardaigne, place au granite et à l’eau crstalline de montagne du massif de Bavella. On avait fait un court passage dans le coin il y a deux ans de cela et on s’était promis de revenir faire un tour par ici avec un meilleur niveau de grimpe. Alors, on s’est entraîné… et on y est retourné !
Fraîchement débarqués en territoire corse, la toute toute première mission était de retrouver le fameux alcool de chataîgne qui avait accompagné notre précédent voyage dans les taffonis et qui n’est pas tout à fait étranger à notre retour sur ce granite texturé ! Ce sera chose faite à Bonifaccio, moyennant une explosion du budget pour le parking… et la bouteille ! Une fois équipés, départ pour le col de Bavella et son fameux parking gratuit accessible pour les 4×4 et les kangoo moyennant qu’on remplisse tous les trous de cailloux, branchages, … sous l’oeil interloqué du touriste-randonneur.

La Punta Lunarda, sur laquelle on s’était cassé les pattes sur l’approche, puis les dents, dans la voie Nirvana attaquée avec un seul #4 !
Après une nuit bien au calme (on se souvient de notre première expérience dodo au col avec un vent qui nous a donné l’impression de dormir non pas dans une kangoo, mais dans un petit voilier pris dans la tempête !), départ pour la grande classique du coin histoire de se remettre au granite tranquillement : l’arête de Zonza. Une jolie voie de terrain d’aventure sans prétention, mais qui propose de jolis passages d’escalade et un sommet avec une vue imprenable sur le massif. Le tout exposé à un vent bienvenu pour modérer la grande chaleur du moment !
Une fois échauffés, il était temps de se mettre aux choses sérieuses en envisageant un peu plus dur, mais surtout… avec une approche dans le maquis ! Ce fameux maquis corse qui nargue le grimpeur en lui faisant exploser les temps d’approche pour des voies toutes toutes proches à vol d’oiseau ! Sur conseil de Carlos, rencontré à l’auberge du col pendant notre consultation de leur magnifique topo-livre, on jettera notre dévolu sur « Jeff » qui monte sur la Punta di U Corbu. D’après Carlos : « t’as pas fait Jeff, ni le dos ? Hein ? Mais ça faut aller faire, c’est majeur ! ». Et il avait sacrément raison !
Gonflés à bloc par notre succès dans Jeff qu’on voyait comme un gros défi et qui s’est super bien passée, on se décide pour une voie beaucoup plus montagne : la Bettembourg qui monte au Tafonatu di Parili. Une voie « historique » (même si que des années 70) qui propose 600m d’escalade entre 4 et 6a en pure terrain d’aventure. Alléchant !
Bon, ça commence bien par un bartassage marcassin dans le maquis avec l’impression qu’on arrivera jamais au pied de cette *** de falaise. Enfin, après trois heures de recherches infructueuses, on abandonne l’idée de faire la variante de départ « U Vardia » et on se replie sur l’attaque classique. Après une belle longueur athlétique en 5+, ça se gâte un peu : on perd l’itinéraire, on le retrouve, on le reperd, le rocher va de péteux en carrément craignos et on mes nos nerfs à rude épreuve pour arriver en haut du premier pilier. Heureusement, à partir de là le cheminement devient plus évident et après encore 100m de terrain « facile » (à traduire par « pourri » et si on le veut, on arrive à faire du 4+ en granite délité, j’vous jure !) on rejoint l’évidente arête sommitale qui se solde par une belle (mais exposée) longueur terminale dans un mur raide à Taffoni. C’est le susucre de la journée !
Après une descente par la « via Ferrata » qui, de nuit, doit demander un certain sens de l’intinéraire, puisqu’il n’y a pas des masses de câbles, nous voilà enfin arrivés au refuge de Paliri où on avait prévu de bivouaquer, pour s’épargner le retour le jour-même. Mauvaise suprise : pas de couvertures. Bon c’est pas qu’il fasse si froid que ça la nuit, mais autant se farcir les trois heures de marches de retour sur le bon sentier du GR20 et la route nationale pour dormir à l’aise !
Après ce joli voyage historique, il était plus que temps d’aller rendre visite à l’une ou l’autre de ces belles vasques granitiques des canyons du massif pour chiller un peu ! Et ce sera dans le canyon de Purcaraccia que l’on trouvera (encore grâce à Carlos, merci beaucoup !!) une magnifique eau cristalline, un peu à l’écart des bassines touristiques fréquentées !
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