Bon bon, me voilà bien calé dans un canapé stylisé « Starbuck » tout de cuir noir sirotant tranquillement un de ces délicieux cafés auxquels on s’habitue bien moins vite qu’aux fissures. Mais ici, à Bishop, le wifi est excellent (merci Google…) et je peux donc me remettre au taf pour vous donner quelques news, sans avoir à m’arracher les cheveux à chaque fois que j’essaie d’uploder une photo !

La voiture aura été plus régulièrement nettoyée que nous… (California is in a drought : on fait notre part du travail pour économiser l’eau)
Pour terminer notre séjour au Yosemite, il y a des classiques à ne pas manquer. On ira donc se frotter à l’enchaînement de Serenity crack et Son’s of yesterday. Les trois longueurs de Serenity crack commencent par la fameuse fissure qui n’est grimpable que parce que le pitonnage/dépitonnage intensif l’a truffée de « pin scars » qui ont l’avantage d’accueillir volontier les doigts, mais le désavantage de ne pas accueuillir ni friends, ni coinceurs… Du coup, c’est tout sauf serein que je me lance dans un joli runout de début de journée qui réveille (ceux qui voudront l’éviter ne doivent pas compter sur le seul spit qui était présent mais n’est plus et iront dar-dar s’acheter quelques friends offset… Faut croire que la fissure est sponso par BlackD). Heureusement, après cette longueur, les « cicatrices de pitons » disparaissent et on retrouve une escalade très facilement protégeable et magique de bas en haut ! Les deux dernières longueurs de Sons of Yesterday suivent des fissures vraiment parfaites et Flo en fera l’expérience en se rendant compte qu’elle a posé trop tôt tous ses petits copains de la bonne couleur 🙂 (en même temps, si elle voulait le #4 qui était sur mon baudrier, il suffisait de le demander…).

On profite de l’air « frais » de la montagne. Même si les avis officiels indiquent que le taux de particules fines excède celui des grandes villes (incendies obligent) et qu’il est conseillé de rester « à l’intérieur, avec le AC… »

Flo dans l’avant-dernière longueur de Sons of yesterday, une fissure qui s’enfuit à gauche et mange tous vos copains
Après une journée de repos à glandouiller à l’abri de la chaleur, on décide, Roy et moi (enfin, … j’ai ptêt un peu poussé le truc… mais j’vous jure, à la fin, il était d’accord) de tenter notre chance dans un « test piece » du coin : la face nord du Rostrum. En gros, c’est censé être comme « Etat de choc », mais en plus dur. Enfin, il paraît. Avec un accès Verdon-style et un profil globalement raide à déversant on est content d’être au nord, car on a pas commencé à grimper qu’on transpire déjà…
De normalement 8 longueurs, on en fera finalement 10, tellement rien n’est cadeau et la gestion du rack parfois complexe si on ne veut pas finir à poil (et comme les premiers relais sont à construire, faut encore en garder sous le coude !). Cela dit, la voie est magnifique et si on a pas tout enchainé à vue, on s’est pas si mal débrouillé, puisqu’on a du sortir les pédales que dans les sections d’offwidth en 10a (et ça, c’est vraiment un truc de cochon, pour le coup, Etat de choc peut aller se rhabiller !).

Le crux technique « officiel » : 25m de fissure à doigts léger dévers en 11c, qui normalement se termine par 30m de fissure à main puis dièdre… Nous on a fait sagement relais en haut de la fissure 🙂

Dans notre L7 : un dièdre à petites main super raide et conti ! Peut-être la longueur la plus esthétique de la voie !

Après le fameux (et horrible) offwidth en 10a, on part pour une L9 en fissure à mains total dévers en 11b. ça n’arrête pas de grimper et le camel back est à sec !
Pendant ce temps là, Flo s’envoie (volontairement et sur sa propre décision, il est important de le noter !) avec Janika (une sympathique canadienne en fin de congé sabbatique avec qui on partage nos soirées) dans LE offwidth de la vallée : « Generator crack ». Si nous, on a eu franchement l’impression que même en artif on aurait de la peine à sortir le 10a offwidth du Rostrum, je vous laisse imaginer ce à quoi un 10c squeeze peut ressembler. Et ça se grimpe normalement avec la technique de la « leavitation » (si on est un grimpeur offwidth confirmé) ou alors plus humblement avec la technique des « chicken wings » si on a plus de références chez KFC que chez les ésotériques.
Après ça, il nous fallait bien un jour de repos que l’on occupera à se préparer pour bouger dans la région de Tuolomne Meadows, perchée plus haut en altitude et proposant une grimpe plus « alpine ».
Stay tuned !
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