L’alpinisme, c’est quand même plus sympa quand il fait beau (enfin, perso… après, chacun son truc hein !). Alors, après avoir été boire des canons à l’ouverture de Saleina avec Lucas et Laurence et regardé Lucas et John partir sous la flotte (John est écossais, il est immunisé, Lucas, lui… il aurait pu être écossais), on se dit qu’on va plutôt attendre deux jours pour prendre le créneau de haute pression que nous annonce météosuisse !
Alors, après une raclette réparatrice à la Tchaux, départ pour Albert 1er avec l’idée de faire la Forbes au Chardonnet avant de traverser sur Trient pour aller bricoler par là-bas. Et pour une fois, ce sera une sortie sans anicroche aucune. La montagne comme on l’aime : grand beau, des panoramas à plus savoir où donner des yeux, un itinéraire esthétique et intéressant sans jamais être trop dur. Bref c’était le pied géant et dans la bonne humeur avec les cordées présentes qui nous accuiellent sur leurs cordes pour la descente.
Arrivés à Trient un peu fatigués par le manque d’acclimatation, mais tellement content de la belle journée que l’on a eue, on se réjouit de repartir le lendemain direction la Purtscheller pour une journée plus tranquille. C’était sans compter la neige, puis la pluie qui vont persister jusque vers 10h du matin… Un peu la mort dans l’âme, on quitte quand même la cabane avec l’idée que peut-être le temps va se lever, mais toujours dans le brouillard à 14h, on va se résigner à ne faire qu’une révision des mouflages (on est des pros maintenant) !
Le beau temps est toujours annoncé pour le lendemain et on décide de tenter notre chance sur la traversée des aiguilles dorées. A 4h, le ciel est parfaitement dégagé : feu gaz, on court jusqu’au pied de la brèche Crettez où l’on retrouve une sympathique cordée de parisiens venus depuis Albert 1er.
Le départ déroule bien, on démarre en parallèle avec la deuxième cordée, eux dans le couloir Crettez, nous dans la variante spittée (une belle escalade en fissure). Le départ de la grimpe par les vires versant Saleina n’est jamais très dur et on arrive aussi rapidement que le mauvais temps à la fameuse fissure en 6a (qui rouste et qui fait froid aux doigts). de là, le plafond se couvre et descend de plus en plus proche du haut des aiguilles dorées. Fait étonnant, le plateau de Trient se remplit d’un brouillard dense alors que le versant Saleina de l’arête reste assez épargné et abrité du vent.
Une fois arrivés à la hauteur de la tête Biselx, le temps devient suffisamment patagonien pour que l’escalade ne soit plus très très fun et lorsque nos deux acolytes du jour se décident à redescendre dans le Copt avec leurs cordes de 50m, on ne se fera pas prier pour profiter de ce lift providentiel ! Bon… il aura fait beau de 4h à 8h30… Pas mal le régime de haute pression !
Comme le beau est toujours annoncé pour le lendemain, on décide de se donner encore une chance en allant dormir au bivouac de l’envers des dorées. On y croisera en tout 7 personnes persuadées que demain sera LA journée de beau de la semaine, c’est sûr ! Finalement, ça a ressemblé à ça :
Alors puisqu’il ne fait pas beau en altitude et qu’on se dirige vers Genève, on en profite pour s’arrêter en dessus de Cluses à la falaise de la Maladière pour y faire la combinaison de « Indiana Jaune » et « Vade retro Satanas ». Mais qu’est-ce que ça fait plaisir de grimper en T-shirt sans vent et sans brouillard !
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