Avec un été comme celui qu’on a eu, on avait plus des masses d’excuses pour ne pas aller dormir une fois en falaise ! Cela faisait déjà un moment que l’idée me trottait dans la tête, mais entre le « oulalah non, je crois qu’ils annoncent un nuage à 200km d’ici » et le « merde, j’vais quand même pas m’enquiller ces longueurs avec un sac de 10kg alors qu’on pourrait sortir rapidos en étant léger ! », et ben j’avais jamais trop fait le pas. Du coup, quand je parle à Lucas d’aller faire « République Bananière » à la journée et qu’il me propose diplomatiquement un bivouac « parce qu’on a plus de truc à apprendre, c’est une bonne occase », et bien, je n’ai pas hésité longtemps à dire oui… Riche idée d’ailleurs, puisque la formule diplomatique de Lucas était un moyen à peine détourné de me dire, à très juste titre d’ailleurs, « mec, de toute façon, on la sort pas à la journée cette voie, light ou pas ! ».

3 étoiles mais on fait lit séparé ce soir 🙂
Alors feu gaz ! On paquet’ le réchaud et le duvet et direction le Montenvers. Les ptites échelles à la descente (ça va), la ptite mer de Glace et les ptites échelles à la montée (cette fois ça tire dans les bras) et nous voilà au pied de la pas si p’tite Aiguille de la république. Du bas, ça paraît tout proche mais en fait il y a gentiment 700m à grimper. Maintenant, comme qui dirait : « ya plus qu’à »…
L’attaque est évidente et les premières longueurs déroulent plutôt bien, pas trop physique, c’est parfait pour ne pas trop se griller avec nos sacs qui ne se font pas complètement oublier. La deuxième longueur bute sous un toit marqué et la troisième suit un superbe dièdre à main, aaaaah ça fait du bien d’être de retour dans cet univers de granite géométrique !
Après une petite erreur topo qui m’aura coûté un mousqueton « à Papa » (merci, ils ont été super utiles cette année !) et trois bouts de cordelette, quelques pas de dalle bien retors nous mènent sur les vires de R12, emplacement de bivouac rêvé juste sous le fameux dièdre de 40m… On se réjouit de se l’envoyer à froid avec le sac sur le dos :-).
Bon, ya pas à tergiverser, une fois que les lumières du soir tombent et t’illuminent les alentours de chaleureux tons orangés, tu oublies bien bien vite les courbatures au dos et tu te prends à te demander pourquoi tu ne fais pas ça plus souvent !
La seule erreur du séjour aura peut-être été de choisir un lioph’ riz-poulet pour le petit-dèj… J’ai bien failli tout rendre dans le superbe dièdre de L13 qui te cueille méchamment à froid. La grimpe devient globalement plus raide et plus physique dans la deuxième partie et Lucas sera heureux comme un gamin d’enfin pouvoir faire un peu de vrai alpinisme en remontant le névé sous R15 avec ses PA de combat et deux supers cailloux pointus…

Dièdre de L13, majeur !

Lucas, grand maître du névé en PA…

les dièdres raides au-dessus de R15

Belle ambiance tout du long

De la fistrouille !!!
Après une dernière longueur un peu moche en tire-(vieux)clous, nous voilà enfin rendu au sommet de cette foutue Aiguille qui nous a paru jouer à s’éloigner de nous au fur et à mesure qu’on avalait les longueurs ! Ne reste plus qu’à s’enquiller la descente par la voie normale, quasi-intégralement descendue en rappels (peut-être pas le plus efficace) souvent malcommodes. On continue à prendre du retard, mais finalement ce n’est pas si grave puisqu’au refuge de l’envers, sacré de multiples fois meilleur refuge du monde, tu as beau débarquer à 22h30, on te sert quand même un plat tout chaud de crozets au reblochon :-).
Leave a reply