Pour faire simple, direct et efficace : Zion est un endroit merveilleux, magique, magnifique. Bref, on peut dire qu’il s’agit du coup de coeur de notre trip. C’est d’ailleurs dommage qu’on y soit arrivé un peu trop tard, le temps étant devenu changeant et franchement plus frais.
Le temps maussade du début de notre séjour aura permis à Valentin de se faire beau pour les voies prévues. Il fallait tout de même faire quelque chose de cette barbe, j’avais comme l’impression de me promener avec Jésus en personne. Désolée Patricia, ton fils voulait te faire la surprise des 3 mois de barbe, mais franchement, trop, c’est trop !
Pour commencer doucement, et histoire que je puisse aussi avoir le plaisir de grimper en tête, on optera par une petite voie de deux longueurs – « Ashtar command » – avec une approche épuisante d’environ 5 minutes. Il faut dire qu’après avoir enchaîné 4 jours de grimpe à Red Rocks avec des approches variant entre 1h et 2h30, il fallait bien revoir le programme à la baisse (en tout cas au niveau rando!).
Le lendemain, sur les conseils du topos, ce sont les trois belles longueurs de « Headache » qu’on viendra gravir. Et ce qui est génial quand tu ne fais que 5 min. d’approche, c’est que l’après-midi, hop, tu sautes dans les shuttle bus (les voitures sont proscrites du parc) et tu changes de secteur. On finit notre journée dans les premières vraies longueurs de fissures « à la indian creek » du voyage (à savoir, les mains et les pieds dans la fissure ou rien).
Comme tout le monde nous a parlé de Kolob canyon, une partie de Zion park ne partageant pas la même entrée, on a décidé d’y faire un tour un jour de grand vent. Non, vraiment, ce n’était pas une riche idée. On a donc grimpé en mode « cascade de glace » : la débattue en grimpe, c’est loin d’être sympa. Du coup, on aura pas fait LA ligne, Namaste, mais celle juste à côté. Le décor est splendide, mais la grimpe sort d’une salle d’escalade. Rien de très technique, mais sympatoche.
Enthousiasmés par les paysages et forts de nos succès dans les petites longues voies et les moulinettes, on se décide pour une voie de plus grande envergure. Halloween approchant, la voie appelée « Tatoween » m’a fait de l’oeil. Certes, le topo disait « expect sustain 5.10 » avec des crux en 5.11, mais bon, si je passe en second, ça devrait le faire… Naïve? Moi? En plus, comme les températures étaient à la limite du supportable dans le trou qui faisait office de camping et que le vent n’arrangeait pas les choses, on a pensé que de grimper dans un mur plein sud était une bonne idée… sooooooo naïf!!!! Pourtant, on avait bien fait les choses : 3 heures de marche chargés de 3 racks de friends (peut-être trop?), 9 litres d’eau (pas assez), beaucoup de bouffe, le nécessaire de bivouac et… une bière. Pas bonne. Chaude. Mais incroyablement agréable une fois l’épreuve de la marche passée.
On aura pas été au bout de Tatoween. Les chakras de couple n’étaient pas suffisamment allignés et malgré l’incroyable aisance de leader que Val a montré, j’ai pris une sacrée claque. Du coup, après 9 longueurs, près de 300 m de grimpe et 7 heures d’effort, on a sonné la retraite et… coincé un rappel.
Bon, le lendemain, on a simplement été marcher. Mais cette fois, on fera le bon choix (d’habitude, on prépare tellement mal nos randos, qu’on finit toujours par faire des bouses…) en faisant la rando ultra classique du coin : Angel’s landing. Par ici, les gens aiment bien avoir l’impression de faire quelque chose d’extrême et ce trek nous est vendu comme l’attraction à sensation forte du coin à cause du sentier vertigineux qui emprunte une arête équipée de chaînes. Chez nous, on dirait qu’il faut avoir « le pied montagnard ». N’empêche, le sentier vaut franchement le coup d’oeil et vous emmène à de superbes points de vue. Et comme ça nous aura pris la moitié du temps indiqué, on enchaînera sur deux autres sympathiques randos pour finir la journée.
Mon seul regret, à Zion, c’est de ne pas grimper plus fort. Qu’on se le dise, Zion est aussi magnifique que les lignes sont dures. Rien à voir avec le Yosemite, ici, le niveau est de rigueur et le caillou demande énormément de concentration (ceci dit, c’est quand même pas aussi pourri que les Dolomites, d’après Val). Lucas, je te prête volontiers Val, il y a vraiment de quoi faire par ici!
Le mauvais temps, encore lui, nous arrivant dessus, on plie notre maison direction Indian creek. Et histoire de visiter le coin, on passera par Bryce Canyon et Capitol Reef.
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