Mediterraneo, ce sera la seconde et dernière voie de notre séjour dans le beau mur de la Punta Giradili. Une voie (encore une !) durement négociée par Valentin. Bien entamée par les 13 longueurs de sette anni di solitudine, je pensais en avoir fini avec la Giradili. Bien sûr, la face déversante du même mur m’avait bien fait de l’oeil, mais un certain 7a+ m’avait fait penser que la voie aurait été vraiment trop dure. C’était sans compter sur le puit sans fond d’énergie bouillonante et débordante de Valentin. Par de discrets commentaires et quelques remarques sur l’esthétique parfaite de la ligne qu’emprunte Mediterraneo – une voie sur la gauche de sette anni – , je me prends à imaginer que, moyennant un jour de repos, on pourrait bien repartir repartir dans la Giradili.
Alors d’accord, je veux bien partir dans Mediterraneo, mais à la condition de passer une journée comme Valentin les aime : rêvasser au bord de l’eau un bon livre dans une main et une glace dans l’autre :-).
…
Faire une voie, c’est facile, peu importe la cot’. Mais se coltiner une journée de playa dans cette capitale mondiale de l’excellence architecturale qu’est Santa Maria Navarese, faut vous dire combien j’avais construit un mythe autour de Meditterraneo. Un grand merci aux poulettes (qui se reconnaîtront) pour ce livre électronique qui aura sauvé mon après-midi passé avec grand plaisir pas trop proche de ce sable fin pour lequel j’ai développé (malgré moi, je le jure) une allergie des plus coriace. Les mauvaises langues diront qu’un (presque) jurassien ne peut pas faire bon ménage avec de l’eau (salée de surcroit !).
Mais une fois cette crise de couple surmontée, direction le bivouac que nous choisirons un peu plus éloigné de la bergerie de Us Piggius, à la fois pour ménager nos narines et surtout pour éviter que Flo ne finisse par en faire du steak de cette *** de vache qui ne nous a pas lâchés les basques la dernière fois (mais qui a, par contre, gratifié notre extérieur direct de nombreux « cadeaux »). Si vous pensez bivouaquer discrètement en vous éloignant de la route touristique qui mène à Goloritze par les « dirt roads » qui fourmillent, détrompez-vous ! C’est sans compter que chaque habitant de Baunei doit, d’une manière ou d’une autre, avoir quelques bêtes qui paissent sur ce plateau. Il en résulte un joyeux traffic de pick-up dans les endroits les plus insolites et les plus reculés. Mais toujours, on nous adresse un signe de la main bienveillant, sans jamais chercher à nous déloger de notre bivi en bord de (auto)route de terre.
Mon instinct primaire se révélera juste et c’est avec moins de difficulté qu’à Navarese que j’arriverai au bout de Meditterraneo et de ma journée. Cette voie emprunte effectivement un itinéraire assez astucieux qui permet de s’immerger dans la grande face déversante sur la gauche du pilier de la Giradili, tout en ne réservant qu’une longueur de 7 (et pas des plus dures).
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