Après une petite session « maladie – non mais tu crois que j’ai pu choper la peste à cause de George l’écureuil !?! », plus probablement contractée à cause du stress imposé par les longues voies Schweiz plaisir et autres jours de repos du Yosémite (je le savais, règle n°1 : ne jamais prendre de jour de repos, c’est mauvais pour la santé !) et un passage en quatrième vitesse à travers Tuolomne (bien trop froid pour mes bronches, on a même du faire du feu au petit dèj !), nous voilà de retour dans les environs de Bishop. Cela peut avoir un petit goût de déjà vu (à prononcer « dééjaavoue » pour faire local) mais on vous le promet ya du tout frais, du tout chaud, du tout beau !

Georges le dangereux potentiel porteur de la peste à camp 4. Ahahahaha !! Vous avez vu ce regard noir chargé de mauvaises intentions ?!

Cathedral lake à Tuolomne. On dirait qu’il fait chaud hein ! Eh ben non ! Il faisait f***ing froid (on est gentiment à plus de 3000m ici) !
Je me remets gentiment, les médocs achetés sans conseils aucun dans le rayon « drugs » qui jouxte les fruits et légumes chez Vons ont l’air de faire de l’effet ! Je me méfie tout de même encore car si on s’est passablement éloigné de Georges, l’infâme squirell mal intentioné, nous nous retrouvons à partager nos repas en compagnie de Tacos. Tacos, c’est un Kangaroo-rat… Jamais entendu parler, hein ? Si ça peut vous aider, c’est un peu la version rongeur du Tyranosaurus-rex avec de très gros cuissauds et des tous petits bras. Cela ferait pas un bon grimpeur., sauf peut-être pour les doubles jetés… Mais j’me méfie, parce qu’il pourrait être porteur du « hantavirus » et j’ai déjà assez craché mes poumons comme ça. Ici, tout ce qui est mignon est potentiellement létal, comme le McDo, les donuts et les « california girls » (la chanson de Katy Perry est exceptionnelle, merci Laurence !).

Là, je crois que je suis guéri. Bon… comme je maîtrise de mieux en mieux notre voiture de loc’, je suis en train de péniblement terminer les derniers 700g. de Donuts (ici ça se vend au kg pour 5$) à la cuillière. Virage serré oblige.
Comme nous n’avions jusqu’ici pas sorti la corde dans la région, direction Owens River Gorge (ORG ou « Oharrdjji » pour les intimes) et son « Pub Wall » qui devrait achever de me remettre sur le droit chemin du corps sain dans un esprit, disons, relaxé avec un spit tout les deux mètres. La grimpe change radicalement, on dirait presque de la salle avec des prises souvent franches, horizontales et toutes poffées. Le challenge réside dans la conti et au lieu d’être des débutants du 5.10 au jaret flageollant, ici on est des kings du 5.11… Du coup, c’est l’égo tout gonflé par les « perfs » de la veille qu’on entame la rude marche d’approche vers la falaise de trad de « Little Egypt » (disons 25minutes en montée, c’est le pire qu’on ait fait à Bishop) pour aller se prendre une méga-baffe dans le 5.10 (même spitté !). Ben ouais, c’est de nouveau du granite (et de celui qui fait mal aux doigts pour de vrai), c’est du trad et ça a été ouvert en 1980 : ya tout pour plaire :-). On va même faire une ligne à l’américaine en top-rope, c’est dire…

Little Egypt, une falaise pas majeur mais un très très beau cadre dans les hauteurs de Bishop. Préparez-vous mentalement : ici le granite est grossier, il va vous bouffer la peau !
L’ego est dans les chaussettes (sales) et on décide de retourner à Owens se faire pas peur sur des spits très proches. Mais comme on est plus intelligent la deuxième fois, on saura éviter les secteurs trop Populaires (avec un p comme dans « patiné » ou « poffé ») pour se retrouver dans les beaux murs de la partie supérieure de la gorge : plus petit, plus sauvage, plus technique… plus beau, quoi ! On y visitera les murs de « Gotham city » et « Trestle », deux endroits qu’on vous invite à découvrir si vous passez dans le coin.

Avec le difficile mouv’ d’évitement de l’assureur-qui-ne-porte pas-de-coquille (et qui a les pieds qui puent) en arrivant au relais.

J’ai pas eu ma ration de Crack aujourd’hui, alors sur le chemin du retour je me paye un petit solo dans la célèbre « plant road crack ». Fallait la faire celle-là…
En discutant avec les « locaux », on apprend qu’ici il est même possible de grimper sportif sur, sur… devinez quoi… sur du granite pardi !! Du granite avec tout plein de spits (quand ya pas de fissure du moins), ça me parle. Et comme les températures à l’altitude de Bishop reprennent l’ascenceur (après -4°C au camping à Tuolomne on a droit à 34°C ici bas), on en profite pour visiter le « Gong Show Wall » dans Rock Creek. Un compromis parfait : des fissures clean (Wages of skin est incroyable) et des faces raides très bien spittées (dont Anything Goes, une des plus belles longueurs de granite que j’ai faite) dans un granite blanc qui offre la meilleure des frictions.
Sur place, on rencontrera un improbable groupe de cinquantenaires à la bonne humeur communicative, au whisky (très) goutû et à la rasade généreuse qui nous donneront l’envie d’aller faire un tour plus proche de notre campground dans la jolie vallée de Pine Creek au secteurs de Pratt’s Crack. « Go get Sheila, it’s awesome! » diront-ils entre deux gorgée de bullet bourbon (marque déposée). Alors on y est allé, on a fait Sheila, c’est 5.10a, c’est une fissure… ça rouste. Pis après on est retourné tenir des crougnes sur les faces bien spittées du « Mustache wall » !
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