Avec une météo au top et la rencontre fortuite de Loïc et son pote valaisan qui nous sortent de notre isolement « matrimonial », on a plus très envie de quitter ce Verdon !
En plus, on s’est bien habitué au style et on doit dire que faire « de la moulinette avec du gaz sous les chaussons », c’est assez grisant ! Alors, on part un peu à la découverte des différents secteurs de ces gorges d’abord avec une « journée de pause », toujours dans les falaises de l’Escalès, mais cette fois dans le secteur de la dérobée pour y faire la classique éponyme et ses variantes dites « du rasoir » plantées là par … les Rémy (toujours eux !). Bin ouais, il restait une fissure évidente (le fameux rasoir) qui n’avait pas été touchée par les artistes de la dérobée, ouverte en 1973 ! Ce sera l’occasion de faire une magnifique longueur de 5sup et de (re)constater que les Rémy ne doivent pas faire 1m65 les bras levés, m’obligeant à « jeter » sur les bonnes prises dans le 7a de sortie.
Bien reposés et bien motivés, on se décide de continuer sur notre lancée et d’en profiter pour aller voir le mur du Garnd Eycharme, parcouru par deux classiques mythiques du Verdon : Les Caquous et l’Estamporanée. Deux voies de fissures paraît-il assez exigeantes, auquelles on préférera une voie plus récente de P. Faudou « Dédales et Fantaisies« . Mais avant de se lancer vers le haut, on se laisse glisser vers le bas dans les rappels des Caquous qui sont parmi les plus impressionants que nous avons eu l’occasion de lancer au Verdon. Je vais même me payer le « luxe » de quelques minutes de solitude et contorsions en tout genre quand je me retrouverai pendu à 50cm de la paroi devant le 3ème relais de rappel, juste hors de portée…
Ambiance ambiance ! La descente sera plus impressionante que la montée qui se déroule plutôt bien dans la première partie de la voie avant que cela ne devienne vraiment un dédale fantaisiste avec des crux digne du Jura, des traversées, un rappel en pleine face pour contourner un dévers et même une longueur de 6b en … désescalade ! Sans parler du dernier crux en 7a+ qui me fera réviser mes jurons… Autant dire que le dénivellé modeste de la voie (~200m) n’est pas représentatif de son développé !
Un peu déçu par la sortie de dédales et fantaisies que le topo vendait comme « plein gaz » et que j’ai plutôt ressenti comme une épreuve de tractage, vu le tirage que je me suis payé, on décide de rempiler pour une voie des Rémy qui va bien tout droit, dru dans l’pentu ! Avec un nom qui nous laisse songeur, « De l’art ou du cochon » est en fait une ancienne voie dont le tracé à été modifié pour permettre un parcours intégral en libre. Entre les 200m de dédales et fantaisie que l’on gravit en 9 longueurs et les 200m de « l’art ou du cochon » qui se fait en 5 longueurs, il y a un vrai gouffre de style ! Pour aller tout droit, ça y va et dès la deuxième longueur on profite d’une superbe ambiance.

La première longueur de « de l’art… ». Ok, il y a quand même une petite traversée… ça reste le Verdon !
Notre entrainement porte ses fruits, mais après 5 jours à crapahuter dans ces belles falaises il est grand temps de se poser 5. Bon, faut aussi dire que si c’est très sympa de se retrouver le soir avec deux autres loulous qui ont la tchatche, on a plus tant la « caisse » pour suivre à l’apéro ! Nous qui descendions une topette de rouge en 5 jours à deux, on a rapidement pris du grade au régime valaisan ! En plus, Flo à le nez qui se transforme en rivière depuis que sa boîte d’antihistaminiques est aussi vide que les bouteilles de rouge.
Bien requinqué par notre activité « team building » préférée : la lessive en couple dans une laverie automatique (« c’est la 8 la nôtre ? » « Mais non, j’viens de te dire que c’est la 5 ! La 8 c’est le séchoir ! » « Fallait mettre deux doses de lessive ! C’est marqué sur la machine ! » « Pas question, ça coûte 40 centimes ! « ), on repart de plus belle pour une voie qui démarre du « Jardin des Bananes » (moi, les bananes, ça m’évoque ça, j’sais pas pour vous…). Encore une Rémy (on est suisse ou on ne l’est pas) avec juste un petit mauvais moment à passer (une traversée, quoi) : Phoebus (à ne pas confondre avec feu-bus, l’hantise du grimpeur allemand propriétaire d’un bus VW T5 à 50’000 balles).
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